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II-La recherche de structures

1970 - 1975

Les dernières toiles de la période précédente montrent l’importance de la structuration au détriment de la reconnaissance des objets. Cette tendance aboutit à des œuvres élaborées pour le plaisir du jeu des formes, qu’elles soient courbes ou plus rigides, plans de sites, de villes, de structures de la matière. Le lien avec le monde n’est pas rompu, il reste essentiellement source d’une active rêverie : on voudrait exprimer une certaine émotion qui peut être aussi le bonheur de saisir l’unité cachée dans chaque spectacle et apparence du monde extérieur. Par conséquent la couleur et la composition l’emportent sur les contours, sur la reconnaissance de l’objet : Scènes ressaisies hors de leur contexte, filtrées par la mémoire et dans lesquelles je suis entrée jusqu’à l’imprégnation, comme La forêt (impression fugitive) ou Les Eaux souterraines (lent travail de l’imagination) qui représentent une réalité hydrologique des Causses natifs. Certains objets restent discernables quoique recomposés en des formes mythiques comme dans Chevalerie, Amazone ou Histoire de l’arbre-oiseau. Dans leur grande majorité les oeuvres inventent des associations et des structures qui expriment une émotion en dehors de toute anecdote : La Joie, Brasier. L’Allégorie de la femme-frégate marque une évolution vers la décoration : bien sûr la superposition métaphorique des visages et des vaisseaux appartient à la recherche des formes mythiques, mais le dessin est plus systématique et introduit la série (sans titre) des encres sur papier où les formes seules subsistent sur un fond blanc non travaillé. Nous sommes presque dans la froideur d’une recherche logographique et publicitaire, une mosaïque d’éléments. La série des Totems qui succède à cette période conservent le souci de la forme et suggèrent l’acuité d’un regard performant comme un microscope au service de l’imaginaire. Ces puzzles imbriqués retrouvent les évocations d’un monde sensible : Bois et sous-bois ou Améthystes qui est inspiré par les “ jardins d’améthyste ” de Mallarmé (Hérodiade). Une série de petites gouaches et encres conserve une sensualité grâce au support rugueux du papier d’Arches, et donne à ces travaux où s’exerce la main dans des gestes rapides, une tonalité musicale joyeuse et dansante. Peu à peu les contours se font plus poreux, l’imbrication cède à l’osmose qui s’installe entre fonds et formes jusqu’à la presque disparition de celles-ci : huiles sur toile Sans Titre.

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